dimanche 5 décembre 2010

Jours de prison

Tandis que je marchais, Sa Force est à nouveau entrée en moi. Je regardais la prison qui m'isolait des hommes, et ce n'étaient plus de hauts murs qui m'emprisonnaient, non, c'était Vâsudéva qui m'entourait. Je marchais sous les branches de l'arbre devant ma cellule, mais ce n'était plus un arbre, je savais que c'était Vâsudeva, c'était Sri Krishna que je voyais là, debout, m'abritant de Son ombre. Je regardais les barreaux de ma cellule, la grille même qui servait de porte, et je voyais encore Vâsudeva. C'était Narayana qui montait la garde, Narayana la sentinelle.

Et quand je m'allongeais sur les couvertures de crin que l'on m'avait donné en guise de lit, je sentis les bras de Sri Krishna autour de moi, les bras de mon Ami et Bien-Aimé...

Je regardais les prisonniers de l'endroit, les voleurs, les meurtriers les escrocs, et comme je les regardais, je vis Vasoudéva, c'était Narayana que je découvrais en ces âmes obscurcies et ces corps mal employés.

...

Quand l'affaire s'ouvrit, la même vision me suivait. Il me dit : " Quand on t'a jeté en prison, ton coeur n'a t'il pas défailli et n'as-tu pas crié vers moi : Où est ta protection ? Maintenant regardes le juge, regardes le procureur ".

Je regardais devant moi et ce n'était pas le juge que je voyais, c'était Vâsudeva, c'était Nârâyana qui siégeait là sur le banc. Je regardais le procureur et ce n'était pas le procureur que je voyais, c'était Sri Krishna, c'était mon Ami et Bien-Aimé qui était assis là, et qui me souriait.

" As-tu peur maintenant ? " m'a-t-Il demandé. "Je suis en tous les hommes et conduis leurs actes et leurs paroles. Ma protection est toujours avec toi et tu n'as rien à craindre. Ce procès qui est intenté contre toi, laisses-m'en la charge, ce n'est pas ton affaire. Ce n'est pas pour ce procès que je t'ai conduit ici, mais pour autre chose, le procès en lui-même n'est qu'un moyen que j'utilise pour accomplir mon oeuvre, rien de plus ".

Sri Aurobindo, Extrait de Jours de prison

dimanche 26 septembre 2010

Consécration

Si l'on voulait le Divin, le Divin lui-même se chargerait de purifier le cœur, de faire avancer la sâdhanâ et de donner les expériences nécessaires; cela peut arriver et il en est ainsi lorsqu'on a envers le Divin un sentiment de certitude confiante et la volonté de se consacrer.

Pour que le Divin se charge de la sâdhanâ, il faut en effet se placer entre ses mains au lieu de se fier seulement à ses propres efforts; il faut faire confiance au Divin et se donner à lui de plus en plus. C'est en fait ce principe que j'ai appliqué dans ma propre sâdhanâ et c'est le processus central du yoga tel que je l'envisage. C'est aussi, je suppose, ce que Sri Râmakrishna voulait dire par sa métaphore du petit chat. Mais tous ne peuvent suivre cette méthode dès le début: il leur faut du temps pour y accéder; elle se développe surtout quand le mental et le vital sont calmés.

Par consécration, j'entends la consécration intérieure du mental et du vital. Il y a aussi, évidemment, la consécration extérieure, l'abandon de tout ce qui se trouve en conflit avec l'esprit ou les nécessités de la sâdhanâ, l'offrande, l'obéissance au Divin Guide, que ce soit directement - lorsqu'on a atteint ce stade - ou par l'intermédiaire du psychique, ou encore en suivant les conseils du Gourou. Je dois dire que le prâyopavéshana (jeûne prolongé) n'a rien à voir avec la consécration: c'est une forme de tapasyâ d'un genre très austère et, à mon avis, très excessif et souvent dangereux.


Le cœur de la consécration intérieure est la confiance en le Divin et le sentiment de certitude qui l'accompagne. L'attitude à prendre est :

"Je veux le Divin et rien d'autre. Je veux me donner entièrement à Lui et puisque c'est ce que veut mon âme, je le rencontrerai et le réaliserai: il ne peut en être autrement. Je ne demande rien de plus sinon qu'il agisse en moi pour m'amener à Lui par une action cachée ou visible, voilée ou manifeste. Je n'insiste pas pour que cela arrive à mon heure et à ma manière; qu'il fasse tout à sa manière et à son heure; je croirai en Lui, j'accepterai sa volonté, j'aspirerai sans relâche à sa lumière, à sa présence, à sa joie, j'irai à travers toutes les difficultés, tous les retards, m'en remettant à Lui, n'abandonnant jamais. Que mon mental soit calme, qu'il fasse confiance au Divin et lui permette de l'ouvrir à sa Lumière; que mon vital soit tranquille et se tourne vers Lui seul, qu'il lui permette de l'ouvrir à son calme et à sa joie. Tout pour Lui et moi pour Lui. Quoi qu'il arrive, je me tiendrai à cette aspiration et à ce don de moi-même et je continuerai, m'en remettant à lui, parfaitement confiant que tout sera fait."

Telle est l'attitude que l'on doit adopter peu à peu; car elle ne saurait être parfaite d'un seul coup: les mouvements du mental et du vital interviennent, mais si l'on garde la volonté d'y parvenir, elle grandira dans l'être. Pour le reste il surfit d'obéir à la Direction quand elle se manifeste, sans permettre aux mouvements du vital et du mental d'y faire obstacle.

Je ne prétends pas que cette voie soit la seule ni que la sâdhanâ ne puisse pas être faite autrement: il y a bien d'autres manières d'approcher le Divin; mais c'est la seule que je connaisse où le fait que le Divin se charge de la sâdhanâ devienne perceptible avant même que la préparation de la nature soit achevée.

Dans d'autres méthodes l'action du Divin peut être sentie par moments, mais elle reste la plupart du temps derrière le voile jusqu'à ce que tout soit prêt. Certaines sâdhanâ ne reconnaissent pas l'action divine: tout doit se faire par tapasyâ. La plupart d'entre elles combinent les deux; la tapasyâ finit par appeler l'aide et l'intervention directes. L'idée et l'expérience d'un Divin qui fait tout appartiennent à un yoga fondé sur la consécration. Mais quel que soit le chemin suivi, la seule chose à faire est d'y être fidèle et d'aller jusqu'au bout.

Le Divin peut tout faire, purifier le cœur et la nature, éveiller la conscience intérieure, retirer les voiles, si l'on se donne à Lui avec confiance; et même si l'on ne peut pas le faire complètement dès le début, plus on le fait, plus l'aide et la direction intérieures viennent et plus l'expérience intérieure du Divin s'accroît. Si le mental questionneur devient moins actif et qu'augmentent l'humilité et la volonté de se soumettre à Lui, cela devrait être tout à fait possible. Aucune autre force, aucune autre tapasyâ n'est alors nécessaire: celle-ci suffit.

Sri Aurobindo

dimanche 15 août 2010

Ô race née de la Terre

Ô race née de la Terre, que le destin emporte
Et que la Force contraint,
Ô futiles aventuriers dans un monde infini,
Prisonniers d'une humanité de nains,

Tournerez vous sans fin dans la ronde du mental
Autour d'un petit moi et de médiocres riens ?

Vous n'étiez pas nés pour une petitesse irrévocable
Ni bâtis pour de vains recommencements
Vous étiez faits de la substance de l'Immortel
Vos actes peuvent être de rapides foulées révélatrices,
Votre vie, un moule changeant pour des dieux qui grandissent.

Un Voyant, un puissant Créateur est en vous,
La grandeur immaculée veille sur vos jours,
Des pouvoirs tout puissants sont enfermés dans les cellules de la Nature.

Une destinée plus grande vous attend :
Cet être terrestre transitoire, s'il le veut
Peut accorder ses actes à un plan transcendant.
Celui-là, maintenant, qui regarde le monde avec des yeux ignorants.

A peine sorti de la nuit inconsciente,
Qui voit des images et non la Vérité,
Peut emplir ce regard d'une vision immortelle.
En vérité, le dieu grandira dans vos coeurs,
Vous vous éveillerez à l'air de l'esprit
Et sentirez les murs du mental mortel s'écrouler
Vous entendrez le message qui est resté muet au coeur de la vie.

Et sonderez la Nature avec des yeux solaires
Et sonnerez vos conques aux portes de l'éternel.
Auteurs des grandes métamorphoses terrestres,
C'est à vous qu'il est donné
De traverser les dangereux espaces de l'âme
Et de réveiller totalement la formidable Mère
Et de trouver le Tout-Puissant dans cette demeure de chair
Et que cette vie devienne les millions de corps de l'UN.

Savitri, Livre IV, Chant III, l'Appel de l'Inconnu

samedi 17 juillet 2010

Si seulement les hommes...


Au temps où j'étais endormi dans l'Ignorance, j'arrivai à un lieu de méditation plein de saints hommes et je trouvai leur compagnie fastidieuse et l'endroit une prison; quand je me fus éveillé; Dieu me conduisit dans une prison et Il en fit un lieu de méditation et le rendez-vous de Son amour.

***

L'Europe se vante de son organisation et de son efficacité pratiques et scientifiques. J'attends que son organisation soit parfaite, alors un Enfant la détruira.

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Si seulement les hommes entrevoyaient les jouissances infinies, les forces parfaites, les horizons lumineux de connaissance spontanée, les calmes étendues de notre être qui nous attendent sur les pistes que notre évolution animale n'a pas encore conquises, ils quitteraient tout et n'auraient de cesse qu'ils n'aient gagné ces trésors. Mais le chemin est étroit, les portes sont difficiles à forcer, et la peur, le doute, le scepticisme sont là, sentinelles de la Nature pour nous interdire de détourner nos pas des pâtures ordinaires.

mercredi 21 avril 2010

Apprendre à être tranquille

Au point de vue du développement individuel et pour ceux qui sont encore au commencement du chemin, savoir se taire devant ce que l'on ne comprend pas est l'une des choses qui aiderait le plus dans le progrès.

Savoir se taire, non seulement extérieurement, ne pas prononcer de paroles, mais savoir se taire au-dedans, que le mental n'affirme pas son ignorance avec outrecuidance comme il le fait toujours, qu'il n'essaie pas de comprendre avec un instrument qui est incapable de comprendre, qu'il sache son infirmité, et qu'il s'ouvre simplement, tranquillement, attendant que le moment soit venu pour lui d'avoir la lumière.

Parce que c'est seulement la Lumière, la lumière vraie, qui peut lui donner la compréhension. Ce n'est pas tout ce qu'il aura appris ni tout ce qu'il a observé ni toute la soi-disant expérience qu'il a de la vie, c'est quelque chose d'autre qui le dépasse complètement.

Et avant que ce quelque chose d'autre, qui est l'expression de la Grâce, ne se manifeste en lui, si, très tranquillement, très modestement il se tait et n'essaie ni de comprendre ni surtout de juger, les choses iraient beaucoup plus vite.

Le bruit que tous les mots, toutes les idées font dans la tête, est un bruit assourdissant qui vous empêche d'entendre la vérité si elle veut se manifester.

Apprendre à être tranquille et silencieux... Quand on a un problème à résoudre, au lieu de remuer dans sa tête toutes les possibilités, toutes les conséquences, toutes les choses possibles qu'il faut faire ou qu'il ne faut pas faire, si l'on reste tranquille avec, si possible, une aspiration de bonne volonté, un besoin de bonne volonté, très vite la solution vient. Et comme on est silencieux, on est capable de l'entendre.

Quand vous êtes pris dans une difficulté, essayez cette méthode : au lieu de vous agiter, de remuer toutes les idées, de chercher activement des solutions, de vous inquiéter, de vous tourmenter, de courir de-ci de-là dans votre tête, je ne dis pas extérieurement parce que, extérieurement, on a assez de bon sens pour ne pas le faire probablement! mais intérieurement, dans la tête, rester tranquille. Et suivant votre nature, avec une ardeur ou une paix, une intensité ou un élargissement, ou tout cela à la fois, implorer la lumière et attendre qu'elle vienne.

Le chemin serait ainsi considérablement raccourci.

5 nov 1958

dimanche 4 avril 2010

dimanche 21 mars 2010

mercredi 3 mars 2010

Quelques réponses de Mère en 1971-72


Seigneur Suprême, sagesse infinie.

À cette heure périlleuse où les égoïsmes s'affrontent et s'affirment, le seul salut est de prendre refuge en Toi.

Permets que rien en nous ne fasse obstacle à l'accomplissement de Ta Volonté.

Permets que nous devenions des collaborateurs conscients et efficaces de l'accomplissement de Ta Volonté.

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Notre conscience humaine a des fenêtres qui s'ouvrent sur l'Infini. Mais généralement les hommes gardent ces fenêtres soigneusement fermées. Il faut les ouvrir toutes grandes et laisser l'Infini pénétrer librement en nous pour nous transformer.

Deux conditions sont nécessaires pour ouvrir ces fenêtres.

1) Ardente aspiration

2) Abolition progressive de l'ego.

L'aide divine est assurée à ceux qui se mettent au travail sincèrement.

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Se sentir seul au milieu des êtres humains, est le signe que l'on commence à avoir besoin de trouver dans son propre être le contact avec la Présence Divine. Il faut alors se concentrer silencieusement et tâcher d'entrer profondément pour découvrir la Présence Divine tout au fond de sa conscience, par-delà toute activité mentale.

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Dans le silence est la plus grande réceptivité. Et c'est aussi dans un immobile silence que se fait la plus vaste action.

Apprenons à être silencieux pour que le Seigneur puisse se servir de nous.

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Nous sommes à une heure décisive de l'histoire de la terre. Elle se prépare à la venue du surhomme, et à cause de cela la vieille manière de vivre perd sa valeur. Il faut se jeter hardiment sur le chemin de l'avenir en dépit de ses exigences nouvelles. Les mesquineries, autrefois tolérables, ne le sont plus, il faut s'élargir pour recevoir ce qui doit naître.

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Tout au fond de notre être, dans le silence de la contemplation, une force lumineuse inonde notre conscience d'une paix vaste et lumineuse qui domine toutes les mesquines réactions et nous prépare à l'union avec le Divin, la raison d'être de l'existence individuelle.

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Seigneur Suprême, apprends-nous à être silencieux, afin que dans le silence nous puissions recevoir Ta force et comprendre Ta volonté.

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Seigneur, donne-nous le silence de Ta contemplation, le silence riche de Ta Présence effective.

dimanche 21 février 2010

21 février, anniversaire de Mère


ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ ÔM NAMO BHAGAVATÉ....

jeudi 11 février 2010

Trouver son Âme

Pour trouver l'âme, il faut aller comme ça (geste de plongée), comme ça, se reculer de la surface, se retirer profondément, et entrer, entrer, entrer, descendre, descendre, descendre dans un trou très profond, silencieux, immobile, et alors là, il y a comme une ... quelque chose qui est chaud, tranquille, riche de contenu, et très immobile, et très plein, comme une douceur, ça, c'est l'âme.

Et si l'on insiste et que soi-même on soit conscient, alors il se produit comme une sorte de plénitude qui donne l'impression d'une chose complète et qui contient des profondeurs insondables dans lesquelles on sent que si l'on entrait, alors il y aurait des secrets qui se révéleraient... comme une réflexion dans une eau très paisible de quelque chose qui est éternel. Et on ne se sent plus limité par le temps.

On a l'impression d'avoir toujours été et d'être pour l'éternité. Ça, c'est quand on a touché le centre de l'âme.

Et si le contact a été assez conscient et complet, cela vous libère de l'esclavage de la forme extérieure; on ne sent plus que l'on ne vit que parce que l'on a un corps. Ça, c'est généralement la sensation ordinaire de l'être, d'être lié à cette forme extérieure au point que quand on pense "moi", on pense "le corps". C'est la chose ordinaire.

La réalité personnelle, c'est la réalité corporelle. Ce n'est que si l'on a fait un effort de développement intérieur et que on a essayé de trouver un point un peu plus stable dans son être, qu'alors on peut commencer à sentir que c'est ce "quelque chose" qui est conscient d'une façon permanente à travers tous les âges et tous les changements, c'est ce quelque chose-là qui doit être "moi".

Mais cela, ça demande déjà une étude assez ... assez approfondie. Autrement, si tu penses "je vais faire ceci", "j'ai besoin de cela", c'est toujours ton corps, un petit peu d'une sorte de volonté qui est un mélange de sensations, de réactions sentimentales plus ou moins confuses et de pensées encore plus confuses qui font un mélange et qui sont animées par une impulsion, une attraction, un désir, une volonté quelconque, et c'est cela qui devient momentanément "moi", mais pas directement parce que l'on ne conçoit pas ce "moi" indépendant de la tête, du torse, des bras, des jambes et de tout ça qui bouge, c'est très étroitement lié.

C'est seulement après avoir beaucoup réfléchi, beaucoup regardé, beaucoup étudié, beaucoup observé, que l'on commence à se rendre compte que l'un est plus ou moins indépendant de l'autre et que cette volonté par-derrière peut, ou le faire agir, ou ne pas le faire agir, et ne pas s'identifier complètement au mouvement, à l'action, à la réalisation, qu'il y a un flottement. Mais il faut beaucoup regarder pour voir cela.

Et puis, il faut encore beaucoup plus regarder pour voir que ça, cette seconde chose qui est là, cette sorte de volonté active consciente, c'est mis en mouvement par "quelque chose d'autre" qui regarde, qui juge, qui décide et qui essaie de baser ses décisions sur une connaissance, cela, ça arrive encore beaucoup plus tard.

Et alors, quand on commence à voir ce "quelque chose d'autre", on commence à voir que ça a le pouvoir de mettre en mouvement la seconde chose qui est une volonté active, et non seulement cela, mais que ça a une action très directe et très importante sur les réactions, les sentiments, les sensations, et que finalement, ça peut avoir un contrôle sur tous les mouvements de l'être, cette partie qui regarde, qui observe, qui juge et qui décide.

Cela, c'est le commencement du contrôle. Quand on devient conscient de ça, on a saisi le fil, et quand on parle de contrôle, on peut savoir "Ah ! oui, c'est ça qui a le pouvoir de contrôler". C'est comme cela que l'on apprend à se regarder.